Le désir de A à Z by Tyler

Auteur:Tyler
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Harlequin

Chapitre 2

Trois jours s’étaient écoulés depuis ma petite aventure dans le jardin. Je n’avais pas revu mon voisin mais, pour tout dire, je n’avais pas vraiment essayé. J’étais heureuse d’avoir vécu cette expérience, mais aussi mortifiée à l’idée de ce que j’avais fait, de ce que je lui avais permis de me faire. Le revoir et me confronter à la réalité aurait risqué de gâcher le souvenir.

En rentrant du travail, je passai devant sa porte et une langue de feu me parcourut immédiatement le dos pour venir se lover entre mes jambes. Je m’efforçai de l’éteindre. La journée avait été longue, et la semaine plus encore, Dieu merci, le week-end était enfin arrivé et j’avais hâte de me reposer : faire la grasse matinée, recharger mes batteries pour repartir en pleine forme le lundi matin. Mais, étrangement, malgré mon besoin de solitude, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer une deuxième rencontre… Seulement, cette fois, ce n’était pas sa bouche que je voulais, même s’il savait s’en servir comme personne. Il me fallait son sexe.

Un gémissement s’échappa de mes lèvres, et je ne pus m’empêcher de glousser. Jouer les vilaines filles ne m’avait jamais vraiment tenté, mais je ne pouvais me cacher que j’avais aimé ça. Cette poussée d’adrénaline, cette enivrante sensation de pouvoir…

Je montai les marches menant à mon entrée, mon trousseau de clés à la main, et m’apprêtai à ouvrir la porte. Mais soudain je perçus un mouvement dans l’ombre, au coin du perron. Incapable de me retourner, je me figeai. Frissonnai.

— Qui est là ?

— Tu rentres toujours aussi tard du bureau ?

C’était sa voix. Mes clés m’échappèrent et heurtèrent le sol dans un cliquetis sec. Fébrile, je me penchai pour les ramasser. Elles scintillaient à la faible lumière de l’éclairage extérieur.

— Tu m’as fait peur, bredouillai-je. J’ai beaucoup de travail, en ce moment.

— Ce n’est pas bon pour toi de travailler si tard. Tu as besoin d’une pause. De détente.

Pour lui, c’était facile à dire…

— Qu’est-ce que tu fais là ? demandai-je. J’imagine que tu n’es pas venu pour me faire la leçon sur mes horaires. D’ailleurs, tu n’es pas censé les connaître. En fait, tu ne sais rien de moi.

Il éclata de rire.

— Je connais ton goût. Je sais comment tu cries quand tu jouis.

Ce fut suffisant pour m’exciter. Déjà, l’excitation montait. Elle montait même un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait. Depuis trois jours, je fantasmais nos ébats. Non, depuis plus longtemps. Bien plus longtemps. J’en rêvais depuis l’instant où je l’avais aperçu pour la première fois par la fenêtre de sa chambre, en train de se masturber dans l’abandon le plus total.

— Tu sais très bien pourquoi je suis venu.

Je devinai qu’il s’avançait dans l’ombre.

— Tu avais envie que je vienne, poursuivit-il. Tu veux finir ce que nous avons commencé.

— Non.

Une réponse spontanée mais pas franche pour autant. Il devait bien s’en douter, car j’avais parlé sans la moindre conviction. Je voulus me tourner vers lui pour étudier l’expression de son visage, mais il m’arrêta net en posant la main contre mon dos.

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